Explications en français |
6 Préfixe qui se place devant la racine, forme un participe passé, et indique qu’on s’est mis par sa propre action dans l'état marqué par la racine. Quelquefois, mais rarement, ce préfixe est employé pour des objets inanimés qu’on a mis dans cet état ; on doit l'expliquer par une figure ; c’est comme s’ils s’y étaient mis eux-mêmes [1.3]
7 "tafa" préfixé aux racines donne des participes qui ont la forme passive, mais qui ont généralement un sens réfléchi, ou le sens du verbe neutre correspondant. Ce préfixe indique en effet qu'on s'est mis par son propre mouvement dans l'état marqué par la racine: nony tafavory ny vahoaka, dia hoy izy: (lorsque le peuple fut rassemblé, il dit:)
8 S'il s'agit d'objets inanimés, "tafa" indique que le sujet s'est mis comme de lui-même, par accident, dans l'état marqué par la racine: tafalatsaka ny voankazo (les fruits sont tombés)
9 Les participes à préfixe "tafa" sont souvent employés passivement: tafavoako ny omby (j'ai fait sortir les boeufs)
10 Les participes à préfixe "tafa" peuvent prendre "ho" au futur, et traduisent ainsi exactement le futur passé de l'indicatif et le passé du subjonctif: ho tafafindra alohan' ny telo ny entana rehetra (tous les paquets auront été transportés ailleurs avant trois heures)
11 quelques-uns admettent le préfixe "maha": tsy mahatafiditra ireo entana ireo aho (je ne puis rentrer tous ces paquets)
12 Ces participes à double préfixe "mahatafa" sont quelquefois employés à la forme relative: talohan' ny nahatafaverenako (avant mon retour) [1.107]
13 Quelques participes à préfixe tafa admettent aussi le préfixe maha : mahatafiditra [1.107#58]
14 Le passif à préfixe tafa s'obtient en préfixant à quelques racines primaires le mot tafa, dont l' A final s'élide devant A ou I: tafa-arina = tafarina, tafa-ely = tafaely, tafa-iditra = tafiditra, tafa-verina = tafaverina; on dit cependant tafa-ilika = tafailika
15 le préfixe tafa indique, comme "voa", une action complètement subie, mais le sujet s'est mis lui-même dans l'état marqué par la racine; il renferme souvent aussi l'idée de "pouvoir, arriver à": tafiditra tao an-tanàna ny fahavalo (l'ennemi a pu pénétrer dans la ville)
16 par extension, le participe à préfixe tafa peut encore indiquer que le sujet s'est mis comme malgré lui (s'il s'agit d'une personne), ou par accident (s'il s'agit d'une chose) dans l'état marqué pr la racine: tafapetraka aho nahare ilay vaovao (je me suis assis malgré moi en apprenant la nouvelle) ~ tafalentika lalina tamin' ny tongotro ny tsilo (l'épine s'est enfoncée profondément dans mon pied)
17 Il est bon de noter que, seules, les racines indiquant un mouvement, une attitude, une direction, peuvent avoir un participe à préfixe tafa: tafapetraka, tafatsangana, tafaverina, tafidina, tafakatra, tafajanona, tafasisika ...
18 Le passif à préfixe tafa a la même forme au présent et au passé; le futur est précédé de "ho" et a le sens du futur antérieur français. Le passif à préfixe tafa n'a pas d'impératif. [1.12]
19 Préfixe, se met devant la racine pour indiquer le résultat d'une action qui s'est faite sans l'intervention d'un agent extérieur, ex : tafavory, qui se sont réunis [1.8]
20 Les termes préfixés en /tafa/ sont dérivés généralement de radicaux nominaux, et parfois de radicaux verbaux. Devant les radicaux commençant par une voyelle, l'usage est à l'élision du /a/ final du préfixe quand le radical commence par /a/ ou par /i/ mais non quand il commence par /o/ ou par /e/. [1.489#I.82]
21 On observe les formes irrégulières tafandriana (employé parfois pour tafandry, qui s'est couché) et tavela (employé parfois pour tafavela, qui est resté, qui a été laissé). Dans l'Ouest et le Sud, on observe parfois /tafi/ au lieu de /tafa/. L'existence de ce préfixe semble expliquer en Merina la présence de la forme tafintohina (qui trébuche en heurtant quelque chose avec le pied), dérivée du radical tohina (mouvement de touche), traité maintenant comme un radical secondaire et formant des dérivés. D. C. Dahl signale pour le Menabe que la forme /tafa/ n'est pas connue et qu'elle semble avoir pour équivalent le passé de la forme infixée active. [1.489#II.23]
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